Soutien au développement de la distillerie Bel Air

Soutien au développement de la distillerie Bel Air

Le GAL Cévennes a pour stratégie de soutenir des projets s’appuyant sur les ressources locales pour dynamiser la vie de son territoire et de favoriser les initiatives minimisant leur empreinte écologique. Le projet de développement de la distillerie Bel Air, gérée par la SAS GAROMA, à St-Just-et-Vacquières dans le Gard, répond parfaitement à ces objectifs. Deux volontés ont orienté ce projet :

  • travailler en circuit-court,
  • produire des huiles essentielles biologiques de qualité de manière artisanale en optimisant la chaîne de production.

Le marché des huiles essentielles est en plein développement depuis plusieurs années (usage cosmétique, parfum, thérapeutique…). La production locale n’arrive pas toujours à satisfaire la demande en approvisionnement des laboratoires et des consommateurs, pour ce qui concerne les plantes pouvant être produites en France. Il y a donc une filière française à renforcer et ici, une volonté de produire des essences de qualité répondant aux exigences des transformateurs de façon à proposer une offre locale.

Pour ce faire, la distillerie Bel Air actuelle avait besoin d’investir. Cette distillerie, installée en 1992, avait été surdimensionnée par rapport à la production réalisée. Elle répondait donc tout à fait aux possibilités de développement en volumes de production envisagés et a été reprise en 2017 par Pierre Boccon Gibod et deux associés via la SAS GAROMA. Pour permettre ce développement, la SAS a sollicité Alès agglomération et le GAL Cévennes pour un ensemble d’investissements : 

  • un filtre  (conditionnement des huiles essentielles),
  • une imprimante pour être autonome en étiquetage des flacons,
  • des rayonnages adaptés au stockage des huiles,
  • la mise en place d’un site internet et d’une plateforme commerciale pour la vente,
  • la mise en place d’une boutique sur le site de production,
  • la création de panneaux pédagogiques permettant l’organisation de visites et d’animations agritouristiques.

Le projet s’élève à 36 463.62 €, avec une subvention d’Alès Agglomération de 7227 € qui a permis une subvention européenne LEADER de 21 682 € (programme 2014-2022).

En termes de développement de l’entreprise et de gain pour le territoire, ce projet est une vraie réussite ! Création de six CDI et d’emplois saisonniers : distillation, suivi technique, transformation/conditionnement, R&D (création), vente, accueil et animation du public. Le chiffre d’affaires est en constante augmentation.

De nouveaux partenariats ont été mis en place. Pour répondre à la demande de production, la SAS a renforcé un réseau de producteurs. Si 10ha sont auto-produits, il y a 60 ha de production par un groupe d’agriculteurs du Gard ou de l’Hérault, en agriculture biologique ou 1ère année de conversion : lavande principalement puis, thym, romarin, verveine, menthe, laurier, sarriette, genévrier… Il s’agit plus que d’un simple partenariat, car pour satisfaire le besoin d’un produit fini de qualité, il y a nécessité de suivre les pratiques culturales de chacun et de les adapter en fonction de différents paramètres comme la nature du sol. Ce partenariat vient consolider les activités des agriculteurs en permettant une diversification.

En termes d’empreinte écologique, en plus d’une production en bio, plusieurs initiatives sont à souligner. Il y a eu acquisition d’une chaudière au fioul nouvelle génération mais aussi adaptation du circuit de l’eau pour un préchauffage de la vapeur via le circuit de refroidissement. Il y a une valorisation des déchets de distillation en compostage chez les agriculteurs partenaires. L’auto-impression des étiquettes permet une économie de papier et évite des déplacements jusqu’à l’imprimerie. Pour l’avenir, la SAS a la volonté de travailler sur le tri des flacons, mais cela nécessitera une adaptation du fonctionnement actuel.

Cette entreprise travaille à ce jour en marque propre, « Distillerie Bel Air », et en marque blanche. Elle vend aussi bien aux particuliers qu’aux professionnels. Elle souhaite développer le volet transformation et s’intéresse à la filière chanvre. Cette plante promet des usages cosmétiques ou thérapeutiques tout en étant intéressante sur le plan cultural (peu d’intrant, tête de culture, pas de produit phytosanitaire…).

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